Embastillée dans un poulailler qui ressemble à un stalag, une compagnie de poules cherche à tout prix à échapper à son funeste destin : Mme Tweedy, la fermière, veut les transformer en tourtes ! Heureusement, le coq Rocky débarque à l'improviste pour les aider... Mais ce dernier ne s'avère pas aussi fiable que prévu. Surtout, le plan machiavélique des Tweedy s'accélère...
Première « superproduction » du Studio Aardman, Chicken Run se
distingue par ses nombreux niveaux de lecture. Au premier degré, c'est
un grand film d'action. Bien que confiné dans le poulailler et ses
environs, le film déploie tout un arsenal d'inventions visuelles, de
séquences particulièrement éprouvantes pour les nerfs, et surtout
confirme le goût de Nick Park pour les mécaniques infernales. A l'action
s'ajoute une forte dose d'humour : l'animation des poules est
irrésistible, les personnages le sont tout autant. C'est aussi un remake
à peine déguisé d'un classique du film d'évasion : La grande évasion.
L'hommage est à la fois appuyé et totalement léger, aérien, tant le
décalage entre le modèle et son application à l'espèce volaillère est
notable. De la musique à la reprise de certaines scènes emblématiques, Chicken Run fait mieux que décalquer, il fait exploser. Et c'est surtout dans son troisième « degré » que Chicken Run
prend littéralement son envol, instillant une réflexion vertigineuse
sur la frontière entre réalité et fiction, vrais et faux poulets, cinéma
et pâte à modeler. Chicken run est un peu tous ces films à la
fois, véritable rubik's cube, qui plaira à tous, petits et grands, tant
sa liberté est grande. Vive l'évasion !
Benshi