Dès son invention, le cinéma se révélait un art de l’illusion. Et c’est un illusionniste célèbre, Georges Méliès, qui allait désormais consacrer sa carrière à la féerie et aux « trucs » pour mieux mystifier le spectateur. Plus de cent ans après les films de Méliès, chacun des six courts métrages de ce programme continue de jouer sur le pouvoir de transfiguration du réel permis par le cinéma.
Luis Nieto ressuscite le plaisir des effets spéciaux les plus simples, combinés aux possibilités du numérique (Carlitopolis). Avec son seul appareil photo, François Vogel rend hommage aux miroirs convexes des peintres d’Europe du Nord et prouve qu’on peut, image par image, filmer le plus fascinant des voyages dans l’espace et le temps (Stretching). En faisant coexister un décor réaliste et des détails insolites (un homme chargé de valises sur une plage déserte), Mikhaïl Kobakhidzé fait renaître le plaisir naïf de la rêverie et du merveilleux (En chemin).
Parfois, il suffit de projeter le négatif du film, l’image devient irréelle et l’on plonge dans les rêves troublants d’un jeune garçon dont le premier amour sera aussi la première déception (La Lettre, de Michel Gondry). On peut également jouer sur le point de vue du personnage : cadrées à hauteur d’enfant, les appréhensions d’une première visite à la piscine deviennent visions oniriques et quasi fantastiques (La Leçon de natation, de Danny De Vent). Mais la mystification peut avoir lieu sur l’écran même, grâce à une comédienne hyper douée qui bluffe jusqu’à son propre metteur en scène (Émilie Muller, d’Yvon Marciano)…
Durée du programme : 1h04
Ressources :
- Dossier Pédagogique Collège au Cinéma sur le site du CNC